CULTURE ALGÉRIENNE

Traversée par diverses civilisations et ce, durant des siècles, l’Algérie possède un patrimoine culturel riche et varié, qui est reflétée dans la littérature, le cinéma, le théâtre, la musique et la peinture. La culture algérienne    est riche, variée et très ancienne, chaque région, chaque ville ou oasis constitue un espace culturel particulier.  La Kabylie, les Aurès, l’Algérois, les Hauts plateaux, la vallée du Mzab, le Gourara, le Hoggar, la Saoura, l’Oranie sont chacune des régions avec des particularités culturelles et parfois linguistiques. Les premières manifestations culturelles sont vieilles de milliers d’années, tels les fascinants témoignages d’art rupestre du Tassili N’Ajjer, en passant par tous les beaux édifices érigé tout au long de l’histoire de ce pays, en arrivant à l’artisanat toujours très présent et richissime. L’art algérien reflète les chapitres d’histoire qu’a passé ce pays et les différente influences qu’il a eues. L’arabe dialectal, appelé aussi wattani («l’arabe de la nation algérienne») ou darija («langue courante») ou encore maghribi, que l’on parle en Algérie est particulier. Évidemment, le français a laissé un bon fonds lexical qui illustre la capacité d’adaptation de l’arabe algérien: funara («foulard»), tcheuzina («cuisine»), miziriya («misère»), zarata («il a déserté»), etc. Pour un Algérien, tous ces mots «étrangers» sont arabes

La calligraphie  

Les styles calligraphiques arabes se sont développés en Algérie dès les premiers temps de l’islam. La calligraphie occupe une part importante dans la littérature et la poésie algérienne notamment pour écrire des versets coraniques, des couplets tirés de la poésie soufie et des extraits de citations arabes anciennes. L’Algérie accueille chaque année plusieurs rencontres et autres festivals de la calligraphie arabe réunissant la fine fleur des calligraphes arabes ainsi que des jeunes et talentueux calligraphes.

La littérature  

Elle est présentée par diverses influences. La littérature algérienne s’exprime en arabe, français et tamazight. Dans un premier temps, la littérature algérienne est marquée par l’affirmation de l’entité nationale algérienne par la description d’une réalité socioculturelle qui allait à l’encontre des clichés habituels de l’exotisme, c’est à ce titre qu’on assiste à la publication de romans tels que la trilogie de Mohammed Dib, avec ses trois volets que sont la Grande Maison, l’Incendie et le métier à tisser, ou encore le roman Nedjma de Kateb Yacine qui est souvent considéré comme une œuvre majeure. Au lendemain de l’indépendance plusieurs nouveaux auteurs émergent sur la scène littéraire algérienne, parmi eux il y a Rachid Boudjedra, Rachid Mimouni, Tahar Djaout, Leila Sebbar, Yasmina Khadra, Achour Fenni, Abdelhamid Benhadouga, Yamina Mecharka et Tahar Ouettar.

Le théâtre

Les précurseurs du Théâtre Algérien sont Mahiedine Bachtarzi (acteur, auteur et chanteur d’opéra), Rachid Ksentini (considéré comme le père du théâtre algérien en langue arabe), Habib Réda (comédien à la scène et à l’écran) et Keltoum (actrice de théâtre et de cinéma). Engagées dans la lutte de libération nationale, leurs troupes théâtrales ont sillonnés l’Algérie, voire même le monde pour faire connaitre leur combat pour la liberté. A l’indépendance, le théâtre va refléter la vie quotidienne et sera parfois critique avec Kateb Yacine (L’Homme aux sandales de caoutchouc, 1970), Abdelkader Alloula (El Alleg, 1969), ou Azzedine Madjoubi (Le monde des insectes, 1993) plus tard..

La peinture

Les différents sites archéologiques attestent de la présence millénaire de cet art pictural, notamment, les fresques rupestres du Tassili, dont les chercheurs datent leur création entre 5000 et 1000 ans avant JC. Racim s’inspirant de l’héritage islamique, est le fondateur de l’école algérienne de miniature. Ses disciples, très nombreux parmi lesquels Mohamed Temmam, Ali Khodja Ali, Mohamed Ghanem, Boubekeur Sahraoui ont perpétué sa tradition. La peinture dite figurative est présente dans les toiles colorées de Ahmed Kara-Ahmed et de Mohamed Bouzid, qui a aussi réalisé le sceau de l’Algérie ou, plus dramatiques, d’Ismail Samsom, Aicha Haddad, Souhila Belbahar ou Moussa Bourdine. L’expressionniste, est dominée par l’œuvre de M’hamed Issiakhem. La peinture dite naïve se retrouve dans les tableaux de Baya et Benaoura, ce qui enrichira le patrimoine pictural algérien d’œuvres remarquables. La peinture dite abstraite apparait dans les œuvres, entre autres, de Mohamed Khadda, Abdelhak Belanteur et Moncef Guita.

La musique

La musique algérienne est connue pour la diversité de ses styles et la richesse de son répertoire. Elle comporte, en effet, différents genres : La musique arabo- andalouse, considérée comme la musique classique algérienne, est fondée par le virtuose musicien Baghdadi Ziryeb (789-857), créateur de la tradition musicale de l’Espagne
musulmane. La musique chaabi, issue de la musique arabo- andalouse, est née dans les quartiers populaires d’Alger dans la première moitié du XXème siècle. Des maîtres parmi lesquels : Hadj M’Hamed El Anka, Maâzouz Bouadjadj, El Hachemi Guerouabi, Dahmane El Harrachi. La musique kabyle avec ses spécificités propres et sa poésie, compte parmi ses interprètes: Idir, Ait Menguellat, Maatoub Lounes.
La musique staifi est une musique populaire. Parmi ses interprètes citons à titre d’exemples Bekakchi El Kheir, Samir Staifi, Bentoumi Mohamed, Djamel Nordine… La musique chaouie est un style musical traditionnel de la région des Aurès qui s‘exprime tantôt en arabe, tantôt en chaoui. Parmi ses interprètes citons à titre indicatif : Katchou, Hamid Belbeche, Aissa Djarmouni, Ali El Khencheli, Hadj Bouragaa. La musique sahraouie est à l’origine une musique bédouine. Citons à titre d’exemple : Ahmed Khelifi, Abdelhamid Ababsa, Menai Ahmed, Bachir Sahraoui, Rabah Driassa. Le rai est né dans la région d’Oran, il s’exprime en arabe dialectal. Parmi les noms liés à ce genre musical : Cheikha Remiti, Cheikh Khaldi, Cheikh Hamada, Hasni, cheb Khaled, cheb Mami, Fadila, Sahraoui…

Le cinéma

Le cinéma algérien est né après l’indépendance. Les thèmes dominants des films de cette période traitaient du colonialisme et du mouvement de libération nationale. C’est le cas, par exemple du film « Chronique des Années de Braise» de Lakhdar Hamina (Palme d’or au Festival de Cannes, en 1975). Ce film est l’un des premiers après l’indépendance à connaitre une diffusion mondiale sur le thème de la guerre d’Algérie. Des cinéastes français, acquis à la cause nationale ont contribué au développement du cinéma algérien, comme Réné Vautier (Avoir vingt ans dans les Aurés, 1972). Puis apparait un cinéma plus sociétal, avec des films comme « Leila et les autres » de Sidi Ali. Le film « Ali au pays des mirages » d’Ahmed Rachedi (1978) s’intéresse, lui, au phénomène de
l’immigration. D’autres genres comme la comédie et la critique sociale sont portés à l’écran par une nouvelle génération de réalisateurs. Parmi les principaux cinéastes algériens figurent Abdelkrim Bahloul (Le thé à la menthe, 1985) Mahmoud Zemmouri (Prends 10000 balles et casse-toi, 2001), et Belkacem Hadjadj (El Manara ,2004).

L’artisanat

L’art traditionnel en Algérie est plusieurs fois millénaire. Œuvres de femmes et d’hommes doués d’une sensibilité raffinée, il s’exprime à travers le tissage, la céramique, la poterie, la bijouterie et porte l’empreinte spécifique de chaque région et de sa perception propre de l’esthétique. A titre d’illustration de cette diversité, on peut citer plusieurs types de tapis : les tapis de Tlemcen et du M’Zab, de la kalaâ, de Guergour, du djebel Amour… Il en est de même pour la poterie, art millénaire en Algérie où chaque région a son propre style.La céramique, la maroquinerie, la dinanderie, les costumes traditionnels, et la bijouterie, font partie intégrante de cet art algérien tout de luxe et de finesse.